lundi 28 mai 2007

L'entêtement de Bolloré


Vincent Bolloré s'inspire sans doute de Guillaume d'Orange, auteur de la célèbre formule : "Point n'est besoin d'éspérer pour entreprendre, ni de réussir pour perséverer".
Mais son obstination à vouloir faire nommer des représentants au conseil d'administration d'Aegis contre l'avis d'unmanagement hostile à l'arrivée d'un concurrent à la table à quelque chose d'incompréhensible. L'écrasante majorité d'actionnaires qui a rejeté pour la quatrième fois en douze mois, les candidats proposés par Bolloré devrait faire comprendre au raider français qu'on ne plaisante pas avec la gouvernance outre-Manche et que les prises de contrôle rampantes n'ont pas cours au pays de Sa Gracieuse Majesté.
En espérant que le temps arrangera les choses, le président d'Havas fait sans doute un contresens. Au Royaume Uni, ce n'est pas avec 29 % du capital que l'on fait la pluie et le beau temps dans une entreprise. Si on veut la controler, il faut lancer une OPA en bonne et due forme et convaincre une majorité d'actionnaires, moyennant des arguments sonnants et trébuchants, d'apporter leurs titres.
Il est vrai que l'exemple d'Havas, dont Bolloré a pris le contrôle, il y a deux ans, avec 22 % seulement du capital portés depuis à 30 %, peut paraitre plaider en son sens. Mais la peu glorieuse performance du titre, qui a perdu 20 % en deux ans quand le SBF 120 gagnait 50 % explique surement la méfiance des Britanniques.

Les Echos Entreprises et Marché - lundi 28 mai 2007

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